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4 décembre 2005 7 04 /12 /décembre /2005 14:55

Voilà la question que pose Michael, 27 ans dans un courrier que je vous retranscris ici, expurgée des détails plus personnels qu'il à pu me fournir.

Bonjour.

Je suis très intéressé par les sujets que vous traitez dans votre site.

Il en est un particulièrement qui me touche, c'est celui sur le Tao et la mort. Dans vos pages, vous prétendez que tout est lié, tout est interdépendant.

Mais vous dites aussi qu'il est possible que tout s'arrête avec la mort. En ce cas, le monde devrait cesser aussi?

Merci de me répondre.

Voici la réponse que j'ai adressée à Michael, elle peut peut-être vous aider?

Pour la mort, je dis surtout que je ne sais rien. J'envisage la possibilité que la mort soit la fin de tout. Et pourquoi pas? Pour la personne, l'être qui n'est plus, le monde continue t'il d'exister?

Je pense que non.

Par contre, la mort est un changement d'état. Une personne décédée est tout aussi présente que de son vivant, mais autrement.

Il existe bien sur dans les souvenirs des personnes qui l'ont connu, mais aussi en tant que composant du tout.

Il y a sur terre 6 milliards et demi d'individus.

Si vous avez vécu suffisamment longtemps, et que vous avez travaillé très longtemps dans des milieux très variés, vous avez connu à peine 0.0007 % de la population mondiale. 7 personnes sur 1 million!

Les 6 499 955 000 individus que vous ne connaîtrez jamais existent-ils? Quelle différence cela fait-il pour vous lorsque l'un meurt?

Lorsque vous perdez un être chéri, un grand nombre de sentiments traversent votre esprit. Faire le deuil n'est pas une expression vide de sens. Le chemin est plus ou moins long, plus ou moins difficile. Le mensonge n'est pas un raccourci, même s'il peut apporter un réconfort immédiat.

Mais la rancœur n'est pas non plus un sentiment positif, la culpabilisation non plus.

En bref, je dirais que les morts restent. Ils restent avec nous, nous ne les voyons pas pour des raisons qui m'échappent.

Mais je suis convaincu qu'ils sont là. Alors bien sur, ils ne sont pas installés au-dessus de nos têtes, à veiller sur nous. Cette hypothèse, aussi séduisante qu'elle soit, ne me paraît pas réaliste. Mais ils restent et qui sait? Changent-ils d'état à nouveau.

Mais si cela est, ce doit être dans un état de conscience, ou de non-conscience, que nous n'effleurons même pas. 

Cordialement

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commentaires

P
Pour celui qui est mort à lui-même, il n'y a plus d'inconnu
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P
Le concept de la mort n'effraie que ceux qui se croient mortels
Répondre
T
Je n'avais pas senti l'effroi dans les propos de Michael, plutôt un questionnement sur l'inconnu.<br /> Mais ton idée de se croire mortel est à creuser.

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