En plus, de plus en plus de gens m'apprécie, ce qui tend à prouver que mon niveau de connerie descend.
Je suis plus patient, plus tolérant, moins pressé, plus aimable, moins agressif.
J'ai le regard apaisé, bien que l'anxiété qui me possède ne baisse pas, au contraire.
Mon comportement est de moins en moins en adéquation avec ce que je vis, et pourtant je me sens de mieux en mieux à ma place. Planté dans ma vie.
J'aime les gens, et ils me le rendent. Ils ne m'aimaient pas, et je leur rendais. Pas simple tout ça…
Pourtant, j'ai la certitude que cet état ne sera que très provisoire. Immanquablement, je vais redevenir con, attestant le proverbe qui dit que "quand on nait con, on est con".
Une vieillesse acariâtre va remplacer une jeunesse rebelle.
On me pardonnera comme on m'a déjà pardonné, mais pour d'autres raisons.
L'âge canonique remplacera la fougue de la jeunesse; il me sera une fois de plus démontré que les autres sont mes amis, si seulement je le veux.
Mais comme avant je ne le voyais pas, là je ne le verrai plus.
Je commence à être triste du con que je vais devenir, à peine consolé de celui que je fus.
Mais balayons tout cela. Carpe diem!